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L’investissement à impact social ne consiste pas uniquement à apporter une contribution financière. Créée en 1975, Oikocredit est une coopérative internationale de finance solidaire pionnière dans l’investissement à impact, qui donne aux personnes et aux communautés économiquement défavorisées la possibilité d’améliorer leurs conditions de vie grâce à des investissements durables. Entretien avec Mirjam ‘t LAM, Directrice générale Oikocredit.
Quelle est la nature de vos investissements et comment fonctionnez-vous ?

Les investissements concernent principalement trois domaines que sont la finance inclusive, l’agriculture et les énergies renouvelables, dans les pays d’Afrique, d’Amérique du sud et d’Asie, en lien avec des organisations partenaires locales qui octroient des micros crédits à de petites entreprises en fonction des contraintes locales. Par ailleurs, nous investissons dans des initiatives de protection de l’environnement tout en générant des rendements équitables. « Investir dans l’Homme pour enrichir le monde » est notre crédo. Nous soutenons le développement durable, l’autonomie des femmes, la répartition équitable des richesses, l’apprentissage, … à travers 540 partenaires sélectionnés qui proposent des prêts et des solutions d’épargne aux personnes économiquement défavorisées. Face à des besoins importants en matière de finance (1,4 milliard de personnes dans le monde n’ayant pas ou peu accès à la finance formelle), les équipes régionales d’Oikocredit sélectionnent soigneusement les organisations partenaires, les encadrent et les conseillent sur place.

Quel est votre volume d’investissement et combien de personnes avez-vous aidé l’an dernier ?

Avec un volume d’investissement de plus d’un milliard d’euros, nous avons pu toucher 53 millions de personnes à travers le monde l’an dernier – dont 87 % de femmes. Ces résultats sont rendus possibles grâce aux investisseurs, particuliers et institutionnels, soucieux d’avoir un impact positif dans la société. Il est possible d’investir dans Oikocredit et de contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes à faible revenus à partir de 200 euros. Si nous avons un excédent de rendement, nous le redistribuons à nos investisseurs sous forme de dividendes qui atteignent jusqu’à 2 % selon les résultats*[1]. Et si le dividende est supérieur à 2 %, alors la différence est réinvestie dans les projets que nous soutenons ou dans les formations que nous organisons. Notre portefeuille est bien diversifié. Sur un milliard, environ 200 millions sont investis en Inde, de même qu’en Amérique latine et en Amérique du Sud. En Afrique, c’est un tout petit peu moins avec 170 millions, où nous jouissons d’un réseau de 100 partenaires sur le continent.

Comment sélectionnez-vous les institutions avec lesquelles vous travaillez et selon quelles normes ESG ?

La plupart des institutions avec lesquelles nous travaillons sont des partenaires historiques car nous nous inscrivons mutuellement sur le très long terme. Ils nous rejoignent car ils sont attirés par l’impact que nous générons tandis que le risque et le rendement sont équilibrés. Par exemple, si une institution de microfinance n’a pas de programme d’éducation financière mais souhaite en créer un, nous sommes en mesure de renforcer leurs capacités pour les aider à construire ce type de formation. Notre rôle ne se limite pas aux prêts, nous avons à cœur de contribuer au développement de l’éducation financière dans les pays en développement. Nous travaillons en tout avec 540 partenaires dont 400 sont des institutions financières ou coopératives qui proposent des services supplémentaires à leurs clients. C’est vraiment très important. Nous faisons en sorte de créer une gouvernance sociale. Que font-ils pour protéger les situations fragiles, quels sont les taux d’intérêt pratiqués, offrent-ils une formation à la littérarité financière (oui pour 68% d’entre eux), existe-t-il un programme pour soutenir l’entrepreneuriat féminin, quels facteurs doivent être améliorés pour garantir le succès du projet… Ce sont autant de points que nous analysons et dont nous rendons compte dans notre rapport d’impact annuel.

Dans le contexte actuel de tension mondiale et de remontée des taux, comment faites-vous pour éviter que vos bénéficiaires ne tombent dans le surendettement et parviennent à gérer leur reste à vivre ?

Pour prévenir le surendettement, nous examinons différents niveaux. Nous regardons comment ils évaluent la solvabilité d’une femme entrepreneure qui veut acheter une machine à coudre par exemple. Comment évaluent-ils ses revenus ? Nous pensons qu’il faut toujours se baser sur les flux de trésorerie. Ensuite, le but est de savoir quelles politiques sont mises en place pour s’assurer qu’il s’agit d’un financement responsable et que le taux d’intérêt est équitable pour le marché dans lequel ils opèrent. Enfin, nous examinons les pratiques de recouvrement. Comment s’assurent-ils si cette entrepreneure ne peut pas payer, que se passe-t-il ensuite ? Réévaluent-ils ? Ou obtient-elle une prolongation du prêt ? Quelle est la manière de s’assurer qu’elle est traitée équitablement ? L’année dernière, 78 % des personnes accompagnées étaient des femmes entrepreneures. Si vous regardez les institutions de microfinance, environ 40 % des micro-entrepreneurs travaillent dans l’agriculture. Parmi les femmes que nous soutenons, presque 35 % travaillent dans le secteur agricole ; elles vendent des bananes, fabriquent de jolis sacs à partir de déchets recyclés. L’agriculture reste le principal moteur de nombreuses économies à faible revenu comme au Burkina Faso ou en Ouganda, et dans beaucoup de ces pays, la condition des femmes doit être améliorée. C’est pourquoi nous souhaitons engager plus de personnes, d’institutions et de fonds d’investissement à nos côtés.

L’investissement à impact social ne consiste pas uniquement à apporter une contribution financière. Créée en 1975, Oikocredit est une coopérative internationale de finance solidaire pionnière dans l’investissement à impact, qui donne aux personnes et aux communautés économiquement défavorisées la possibilité d’améliorer leurs conditions de vie grâce à des investissements durables. Entretien avec Mirjam ‘t LAM, Directrice générale Oikocredit.
Quelle est la nature de vos investissements et comment fonctionnez-vous ?

Les investissements concernent principalement trois domaines que sont la finance inclusive, l’agriculture et les énergies renouvelables, dans les pays d’Afrique, d’Amérique du sud et d’Asie, en lien avec des organisations partenaires locales qui octroient des micros crédits à de petites entreprises en fonction des contraintes locales. Par ailleurs, nous investissons dans des initiatives de protection de l’environnement tout en générant des rendements équitables. « Investir dans l’Homme pour enrichir le monde » est notre crédo. Nous soutenons le développement durable, l’autonomie des femmes, la répartition équitable des richesses, l’apprentissage, … à travers 540 partenaires sélectionnés qui proposent des prêts et des solutions d’épargne aux personnes économiquement défavorisées. Face à des besoins importants en matière de finance (1,4 milliard de personnes dans le monde n’ayant pas ou peu accès à la finance formelle), les équipes régionales d’Oikocredit sélectionnent soigneusement les organisations partenaires, les encadrent et les conseillent sur place.

Quel est votre volume d’investissement et combien de personnes avez-vous aidé l’an dernier ?

Avec un volume d’investissement de plus d’un milliard d’euros, nous avons pu toucher 53 millions de personnes à travers le monde l’an dernier – dont 87 % de femmes. Ces résultats sont rendus possibles grâce aux investisseurs, particuliers et institutionnels, soucieux d’avoir un impact positif dans la société. Il est possible d’investir dans Oikocredit et de contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes à faible revenus à partir de 200 euros. Si nous avons un excédent de rendement, nous le redistribuons à nos investisseurs sous forme de dividendes qui atteignent jusqu’à 2 % selon les résultats*[1]. Et si le dividende est supérieur à 2 %, alors la différence est réinvestie dans les projets que nous soutenons ou dans les formations que nous organisons. Notre portefeuille est bien diversifié. Sur un milliard, environ 200 millions sont investis en Inde, de même qu’en Amérique latine et en Amérique du Sud. En Afrique, c’est un tout petit peu moins avec 170 millions, où nous jouissons d’un réseau de 100 partenaires sur le continent.

Comment sélectionnez-vous les institutions avec lesquelles vous travaillez et selon quelles normes ESG ?

La plupart des institutions avec lesquelles nous travaillons sont des partenaires historiques car nous nous inscrivons mutuellement sur le très long terme. Ils nous rejoignent car ils sont attirés par l’impact que nous générons tandis que le risque et le rendement sont équilibrés. Par exemple, si une institution de microfinance n’a pas de programme d’éducation financière mais souhaite en créer un, nous sommes en mesure de renforcer leurs capacités pour les aider à construire ce type de formation. Notre rôle ne se limite pas aux prêts, nous avons à cœur de contribuer au développement de l’éducation financière dans les pays en développement. Nous travaillons en tout avec 540 partenaires dont 400 sont des institutions financières ou coopératives qui proposent des services supplémentaires à leurs clients. C’est vraiment très important. Nous faisons en sorte de créer une gouvernance sociale. Que font-ils pour protéger les situations fragiles, quels sont les taux d’intérêt pratiqués, offrent-ils une formation à la littérarité financière (oui pour 68% d’entre eux), existe-t-il un programme pour soutenir l’entrepreneuriat féminin, quels facteurs doivent être améliorés pour garantir le succès du projet… Ce sont autant de points que nous analysons et dont nous rendons compte dans notre rapport d’impact annuel.

Dans le contexte actuel de tension mondiale et de remontée des taux, comment faites-vous pour éviter que vos bénéficiaires ne tombent dans le surendettement et parviennent à gérer leur reste à vivre ?

Pour prévenir le surendettement, nous examinons différents niveaux. Nous regardons comment ils évaluent la solvabilité d’une femme entrepreneure qui veut acheter une machine à coudre par exemple. Comment évaluent-ils ses revenus ? Nous pensons qu’il faut toujours se baser sur les flux de trésorerie. Ensuite, le but est de savoir quelles politiques sont mises en place pour s’assurer qu’il s’agit d’un financement responsable et que le taux d’intérêt est équitable pour le marché dans lequel ils opèrent. Enfin, nous examinons les pratiques de recouvrement. Comment s’assurent-ils si cette entrepreneure ne peut pas payer, que se passe-t-il ensuite ? Réévaluent-ils ? Ou obtient-elle une prolongation du prêt ? Quelle est la manière de s’assurer qu’elle est traitée équitablement ? L’année dernière, 78 % des personnes accompagnées étaient des femmes entrepreneures. Si vous regardez les institutions de microfinance, environ 40 % des micro-entrepreneurs travaillent dans l’agriculture. Parmi les femmes que nous soutenons, presque 35 % travaillent dans le secteur agricole ; elles vendent des bananes, fabriquent de jolis sacs à partir de déchets recyclés. L’agriculture reste le principal moteur de nombreuses économies à faible revenu comme au Burkina Faso ou en Ouganda, et dans beaucoup de ces pays, la condition des femmes doit être améliorée. C’est pourquoi nous souhaitons engager plus de personnes, d’institutions et de fonds d’investissement à nos côtés.

[1] Source : Rapport Un impact positif tangible – Oikocredit France